Permaculture définition : la permaculture est une méthode de conception de jardin et d’environnement naturel exploitable par l’homme employant des principes inspirés de la nature. Elle favorise la culture sur sol vivant, les interactions bénéfique entre les plantes, la reconstruction ou la préservation d’un milieu naturel, et les interactions bénéfique entre les animaux et les plantes. Les jardins permaculturels sont souvent très productifs grâce à la diversité des cultures mises en place, et la grande variété de plantes pérennes. Ces plantes produisent leur récolte avec un minimum d’intervention de l’homme. On emploie souvent les techniques de jardinage naturel dans un jardin permaculturel.
Naissance et définition de la permaculture de Bill Mollison
Suite à l’apparition du premier choc pétrolier en 1973 en Australie, Bill Mollisson prend conscience qu’un système alimentaire basé sur l’utilisation des énergies fossiles n’est pas viable.
Il se met donc au travail avec l’aide de David Holgrem. Ensemble, ils créent une méthodologie de conception de zones cultivées et habitées par l’homme. La caractéristique de cette méthode est de s’inspirer et d’imiter les écosystèmes(*) naturels. En effet, ceux-ci ont pour particularité de créer spontanément :
- de la diversité
- de la résilience face aux évènements extérieurs
- Une optimisation de l’énergie
Mollison et Holgrem appelleront par la suite cette méthodologie : Perma Culture, contractions de deux mots : permanent et agriculture.
L’agriculture permanente ou naturelle n’est pas née avec Bill Mollison. De nombreux acteurs tels que Masanobu Fukuoka ou Rudolph Steiner (Biodynamie) s’évertuaient déjà dès 1960 à cultiver de façon naturelle.
Mais Mollison a théorisé tout ça afin d’en faire une méthode d’analyse plus concrète.
Une autre définition de la permaculture
Méthode de design et de culture d’habitats humains basés sur des principes, des éthiques et des techniques inspirés par la nature.
Le design précis et la réalisation d’un plan permettent de concevoir un potager en permaculture économe en ressources ( tout type de ressources, y compris les déplacements) et très productif pour peu d’effort fourni.
(*) En écologie, un écosystème désigne l’ensemble formé par une association ou communauté d’êtres vivants (ou biocénose) et son environnement géologique, pédologique et atmosphérique (le biotope). Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d’interdépendances permettant le maintien et le développement de la vie.
La légende aborigène du serpent arc-en-ciel ou “Pourquoi tout est lié ?”
Les éthiques permaculturelles sont inspirées de l’observation de peuples ancestraux étant parvenus à vivre en totale harmonie avec la nature depuis des millénaires.
Les aborigènes d’australie sont au centre de cette observation. Ils considèrent que la terre est un être vivant à part entière ayant son propre métabolisme, et que nous devons respecter sous peine d’attirer ses foudres.
Une légende aborigène est d’ailleurs particulièrement parlante : celle du serpent arc-en-ciel.
La légende du Serpent Arc en Ciel
Au début, la terre était plate, vaste et grise. Avec la pluie et la lumière, un serpent arc-en-ciel apparut sur terre. Comme le serpent se frayait un chemin au travers du paysage, le mouvement de son corps créa les montagnes et les collines et creusa les rivières.
A la fin de son voyage, fatigué, il se reposa dans un trou d’eau (la mer ou les lacs).
Les aborigènes savaient qu’il ne fallait pas déranger le serpent sous peine de le réveiller et ainsi d’attiser sa colère.
Ce comparatif entre la nature et le Serpent imaginaire Arc-en-ciel est là pour nous rappeler à quel point TOUT est lié et à quel point tout ce système est complexe et fragile.
Faut-il pour autant ne rien en faire et tout laisser à la nature ? Sûrement pas, mais il faut le faire autrement qu’en détruisant.
Les éthiques en permaculture
Afin de nous aider à prendre les bonnes décision, la permaculture recommande de suivre 3 éthiques principales pleines de bon sens.
- prendre soin de la terre
- prendre soin des hommes
- partager équitablement
Prendre soin de la terre
1a) s’inspirer de la nature
En observant leur fonctionnement, on peut comprendre et respecter plus facilement les écosystèmes naturels et leurs cycles. Ceux-ci dépendent à la fois de la topographie, des précipitations, des températures, et des différentes espèces de plantes et d’animaux qui sont adaptés à cet écosystème.
D’une part, observer le milieu évite de nombreuses erreurs telles que cultiver des plantes difficilement adaptables à ce milieu. D’autre part, cela permet de créer des formes et des structures artificielles ou d’agencer artificiellement des plantes en s’inspirant de ce qu’on peut retrouver naturellement sur le terrain. Tout ceci pour optimiser l’installation sur le plan énergétique.
1b) agrader au lieu de dégrader
Cultiver implique une modification du milieu naturel, en implantant une espèce végétale de notre choix. Les espèces présentes naturellement sur le terrain sont automatiquement défavorisées, encore plus dans le cadre des monocultures et des immenses serres de maraîchage.
Tout l’enjeu est donc de pouvoir cultiver sans dégrader le milieu. Pour ce faire, il est possible d’implanter de nombreuses variétés (éviter la monoculture), et d’intégrer au sein des cultures les plantes (sauvages) naturellement présentes sur le terrain.
On agradera également la qualité du sol en paillant au lieu de l dégrader en le bêchant.
1c) observer avant d’agir
Trop souvent, on a tendance à agir rapidement et impulsivement :
- tuer un ravageur dans une culture
- couper la branche d’un arbre qui dépasse
- incorporer des engrais
- nettoyer les plantes mortes.
- Etc ..
Il y a des moments bien précis où ces actions peuvent être nécessaires. Mais la plupart du temps, ces actions ne sont pas bénéfiques aux cultures ni à l’environnement. Elles peuvent même retarder l’installation de l’équilibre naturel du système.
Par exemple : En voulant agir sur la présence de limace avec des granules de cuivre, on empoisonne le sol (nocif pour le milieu) et les prédateurs des limaces (perturbation de la mise en place d’un équilibre). Dans cet exemple, il est préférable de choisir de perdre quelques cultures jusqu’au stade de la stabilisation du milieu ou d’agir sur la présence de limaces sans employer de poison ou de piège ( en les enlevant à la main, le temps de stabiliser le milieu)
1d) si l’on doit agir, respecter un ordre actions en fonction de leurs impacts
En cas de nécessité d’action sur le terrain, il y a 4 stades d’intervention possible, classés selon l’impact que ces interventions ont sur le terrain
Ceci est un guide éthique afin de nous permettre de changer de point de vue lors de la rencontre d’un problème sur le terrain.
1 ne rien faire
C’est souvent l’une des meilleures entrée en matière lorsqu’il s’agit de régler un problème notre environnement très souvent l’énergie nécessaire à la résolution du problème et souvent bien trop importante par rapport au bénéfice de cette action. dans le pire des cas, il reste d’autres stades d’action à mettre en œuvre.
2 action manuelle
Ici, nous allons utiliser le fait d’agir manuellement sur le terrain. par exemple pour la présence de limace de. On commencera par les ramasser à la main. Si il s’agit de rat, on essaiera de les chasser.
3 action minérale ou matérielle
Ici, on emploie une ressource naturelle pour résoudre notre problème.
Pour la limace, on essaiera de la tirer à un autre endroit en semant des Brassicacées, où en laissant des déchets végétaux au sol pour les canaliser là où on le souhaite point pour les rats on en parlera un piège à rat en bois. Etc…
4 action chimique
En dernier recours et si aucune des solutions précédentes n’a fonctionné, on emploiera la chimie pour résoudre le problème. Pour les rats par exemple on placera du poison.
Si notre maison comporte des murs en paille, il va de soi que nous n’allons pas laisser les rats détruire toute l’habitation parce que nous ne souhaitons pas utiliser de produits chimiques.
Si toutes les autres solutions ont échouées bien entendue.
- Prendre soin des hommes : comment, pourquoi ?
Pourquoi prendre soin des hommes ? Cette question pourrait vous sembler bête , Mais elle est en réalité très complexe. Elle est en lien direct avec la préservation de la nature. Il est certain que la nature se porterait mieux si l’homme n’était pas présent sur terre. Cependant, avec des actions justes et réfléchies, la nature pourrait se régénérer et se porter bien mieux que dans son état actuel.
Au lieu de voir l’homme comme un fléau, la permaculture voit l’homme comme un catalyseur. Elle n’exclue pas la présence de l’homme de la nature mais le place au centre de celle-ci, en équilibre avec le reste de son environnement. En réalité, la permaculture est fait pour les hommes
Grâce à ses connaissances, l’homme pourrait accélérer la régénération d’écosystème détruit par ses propres actions, tout en permettant à l’homme d’améliorer ses conditions de vie.
On ne parle pas ici que deux conditions matérielles, mais de bien être spirituel, d’une meilleure connexion à son environnement, d’un rythme de vie plus adaptée à réels besoin.
On ne demande pas forcément à l’homme de revenir à l’état sauvage, on ne se nourrissant que de baies et d’eau fraîche.
La permaculture remet l’homme au centre d’un système créé par l’homme, appliquant donc tout un tas de paramètres complexes tel que l’économie, et la gestion des rapports humains dans une société d’échange, tout en favorisant la régénération de l’environnement naturel autour de lui.
Partager quoi, avec qui ?
Partager c’est sympa, c’est une notion très séduisante, mais qu’est-ce qu’elle veut dire réellement ?
Ca ne veut pas dire qu’il faut tout donner à n’importe qui, qu’il faut tout donner à la nature, qu’ il faut tout donner aux animaux sauvages. Dans ce cas, cela voudrait dire que notre place serait inexistante sur la planète terre.
La permaculture favorise l’équité, c’est-à-dire le partage de l’excédent, que cela soit un excédent de production, un excédent de temps, un excédent de connaissances, ou un excédent d’argent.
Prenons l’exemple dans un jardin au sein duquel pousse un pied de vigne.
Si celui-ci pousse dans de bonnes conditions, bien exposé, correctement entretenu, et que c’est une variété adaptée à son milieu, il produira forcément un excédent de raisins. On peut donc partager une partie de cette production avec ses amis, ses voisins, mais également laisser une partie de cette production pour les oiseaux (les grains les plus difficiles à récolter ).
Cette vigne produira également un excédent de pieds à bouturer, le jardinier n’en a pas forcément besoin, mais si il en a le temps, il pourra confectionner des boutures destinée aux autres, ceux qui ont du temps mais n’ont pas le budget pour acheter un pied de vigne, il pourra le repiquer dans un endroit dans laquelle cette production sera destiné aux oiseaux, etc, etc…
Le partage de la connaissance s’applique donc également à la taille de cette même vigne. il pourra décider de partager son savoir afin afin de transmettre cet excédent ( de production virtuelle donc ) auprès d’autres personnes.
La notion de partage s’applique également au terrain réellement nécessaire afin de produire l’ensemble de ses besoins, que cela soit de la nourriture, des matériaux de construction, ou des ressources pour se chauffer.
C’est donc une notion qui est loin d’être évident au premier abord, et qui se retrouve plus abordable grâce à un design, une étude et une mise en place adaptée au terrain.
Les principes et techniques en permaculture
Il y a une dizaine de principes (une façon de penser , d’observer) et autant de techniques ( des méthodes de jardinage, des structure spécifiques) que la permaculture emploie couramment afin d’arriver à ses fins . Comme c’est un très vaste sujet qui mérite d’être développé, je le couvrirai dans un autre article détaillant les principes de permaculture.