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Le poulailler au jardin est l’une des structures les plus importantes d’un écosystème permaculturel.

Il remplit de très nombreuses fonctions que l’on peut facilement combiner les une aux autres afin de créer des synergies bénéfiques dans le potager.

Bien qu’extrêmement utile, le poulailler demande toutefois une certaine attention afin de bénéficier de tout son potentiel.

Les 6 besoins d’une poule

Pour s’épanouir dans votre jardin, une poule a besoin de :

  • nourriture
  • d’eau
  • d’un abri
  • d’un parcours
  • de lumière
  • d’un perchoir/ pondoir

La nourriture d’une poule : comment la réduire au minimum ?

La poule est un animal omnivore. Elle se nourrit d’une multitude d’aliments : principalement de grains, de petits insectes, de larves et de vers, mais aussi de végétaux, de fruits (même pourris), …

Le grain est généralement composé de graminées concassées (maïs/orge/sorgho/tournesol/blé, etc…). Il doit etre à disposition à volonté. Pour éviter les rats, disposez le grain dans des mangeoires suspendues au plafond du poulailler.

mangeoire du poulailler au jardin

Pour les poulets destinés à l’abattage, on peut ajouter des fabacées (pois, soja) de façon à les faire grossir.

Les restes d’un repas, les déchets du jardin (feuilles de chou, racines de salades, fanes de radis ou de navets, etc…) feront un repas parfait pour vos poules, de même que les adventices trop envahissantes que vous leur apporterez en tas lors de vos éventuelles sessions de désherbage.

Dernier point très important pour les oeufs : si vous voulez que vos poules pondent des œufs avec une coquille (ce n’est pas une blague), pensez à leur apporter du sable ou de petits cailloux régulièrement au risque de provoquer une carence en calcium au bout d’un certain temps. Vous pouvez également donner les coquilles d’œufs à vos poules (aucun risque qu’elles ne mangent leurs propres œufs). Si vraiment, vous constatez des carences, vous pouvez aussi mettre un peu d’algues marines dans l’eau.

Le parcours extérieur des poules : une source de nourriture gargantuesque

Pour l’extérieur, nous vous conseillons de subdiviser vos parcelles en les divisant par des clôtures en grillage et des couloirs à poules . De cette façon, vous pourrez mener vos poules dans les sections de votre parcours extérieur au bon moment de l’année ( voir plus bas) et éviter ainsi la desertification du sol de votre poulailler.

couloir à poules pour mener ces dames au verger

Afin de réduire les besoins en nourriture provenant de l’extérieur de votre jardin, il est judicieux de planter des petits arbres producteurs de nourriture au sein de votre poulailler. En effet, un parcours pour poules vide de plantes ligneuses et imposantes comme des arbres ou des petits arbustes se retrouvera très vite complètement dégradé par vos poules. A force de voir vos poules gratter le sol, il se transformera en désert stérile et ne remplira plus sa fonction.

verger grillagé pour faire pâturer les poules

Pour rendre votre parcours extérieur productif, on peut y placer des arbres à baies ou à graines comme les sorbiers des oiseleurs, des prunelliers, des groseilles à maquereau (à l’intérieur ou en bordure de poulailler), du leycesteria ( arbre aux faisans produisant des baies comestibles), des aubépines, des argousiers, des églantiers, du cotoneaster. Tout ce qui produit des baies que les oiseaux mangent.

C’est également une bonne idée de placer vos arbres fruitiers comme des pommiers ou des poiriers, des pruniers dans le poulailler. Les poules se délecteront des parasites des fruits pourris et mangeront l’excédent de fruits tombés au sol.

En plus de ces arbres, on peut semer des zones de moutarde, de sorgho, de sarrasin ou de trèfles dans le poulailler afin de fournir une partie de nourriture fraiche aux poules. Pour ce faire, il faut semer ces plantes dans une zone à laquelle vos poules n’auront pas accès le temps de la croissance des plantes.

plantation pour poulailler au jardin
sorgho et amarantes semées dans le poulailler

On peux également laisser pousser des zones de plantes sauvages en limitant momentanément l’accès des poules par des clôtures et en les faisant pâturer lorsque ces plantes sont encore au stade de plantules.

Le chénopode blanc par exemple sera consommé par vos poules lorsque qu’il est jeune et tendre, mais n’intéressera pas ces dames lorsqu’il sera à maturité.

Les besoins en eau d’une poule

Une poule peut boire énormément d’eau et peut tout à fait arrêter sa ponte pendant plusieurs jours si elle privée d’eau pendant + de 24h. Il est donc indispensable que vos poules puissent accéder à de l’eau fraiche 24h/24.

Afin d’éviter de nombreux déplacements journaliers pour ce poste, il est conseillé de relié un grand réservoir (de type petit bassin qui sera accessible par vos gallinacées ) directement à la toiture de l’abri dans lequel vos poules sont hébergées. De cette façon, on alimente la zone d’abreuvage des poules de façon automatique.

C’est encore mieux si vous placez une zone de rétention des eaux à la descente de toiture (comme un IBC par ex) de façon à donner à boire à vos poules lors des périodes de sécheresse.

Un petit bassin vous permettra de devoir surveiller ce poste moins souvent. Couplé avec un IBC de 1000 litres qui récolte et stocke l’eau de la toiture, c’est l’idéal.

En période plus chaude, surveillez la bassine d’eau qui peut plus vite croupir avec la chaleur et renouvelez la et nettoyez la de temps en temps si nécessaire

L’abri des poules

Construire un abri est indispensable afin d’éviter que vos poules ne meurent de froid. Celui-ci devra disposer d’une fenêtre afin permettre à vos poules de suivre l’évolution du soleil et de se nourrir en plein jour dans l’abri sans éclairage.

Pensez à construire votre abri de façon à ce qu’il soit suffisamment pratique pour le nettoyer, les poules faisant leur besoin par terre et sous les perchoirs. Prévoyez la place pour vous mouvoir armé d’une pelle remplie de crottes sans vous cogner dans tous les murs… 🙂

poulailler au jardin

Une zone de 2m² au sol est un minimum en plus de la zone de ponte et des perchoirs (comptez 3 à 4 m² au total pour 10 poules). C’ est le minimum d’espace indispensable pour l’entretien et l ‘hygiène du poulailler.

Les perchoirs/ pondoirs

Pensez à prévoir 1 pondoir par poule au risque de retrouver vos oeufs partout à l’extérieur (sous les haies, dans des trous, etc..). Les pondoirs doivent être de petits abris cubiques ou sphériques (un tonneau avec des cales par ex) de 30x30x 50 cm, de préférence en plastique pour faciliter l’entretien et éviter que les parasites comme le poux rouges ne se logent à l’intérieur. Placez de la paille à l’intérieur pour accueillir vos pensionnaires.

Pour dormir la nuit, les poules ont besoin de perchoirs. Pour ce faire, placez des barres de 5cm de côté en duo, une première à 30 cm et une seconde à 60 cm au dessus du sol juste derrière la première. Si vous placez vos perchoirs trop haut, les poules ne pourrons pas s’y percher. Éviter les perchoirs cylindriques et favorisez les perchoirs cubiques de 5cm de coté pour faciliter la prise de vos poules sur le perchoir et ainsi éviter de futurs problèmes au niveau des pattes.

Quels matériaux pour construire son poulailler ?

Le moins cher reste le bois. On peut d’ailleurs trouver des poulaillers pré construits dans les jardineries.

Mais le bois a un inconvénient majeur dans un poulailler : il ne permet pas d’être bien nettoyé et comporte beaucoup de petites anfractuosités permettant aux parasites comme le pou rouge de se cacher et de survivre au nettoyage les plus minutieux de votre poulailler.

Il existe un remède contre le pou rouge, c’est de placer une litière en tanaisie dans vos pondoirs et au sol du poulailler, cette plante étant un insecticide naturel. Encore faut il que vous ayez de la tanaisie en grande quantité. Planter de la tanaisie peut être une solution, mais attention sur ce dernier point, la tanaisie aillant tendance à éliminer toutes les autres plantes autour d’elle (elle fait de télétoxie) et à s’étaler beaucoup si elle se sent bien.

La meilleure solution contre le pou rouge est de disposer de poulailler en plastique rigide et démontable comme les poulaillers Omlet. Un inconvénient majeur : il est extrêmement cher en rapport à sa taille. Il ne conviendra donc pas pour les grands poulaillers de plus de 6 poules.

De notre côté, nous avons opté pour une transformation d’un abri de jardin pré existant en bois posé sur une dalle en béton. Nous avons subdivisé l’abri de jardin existant pour créer un espace pour les poules et nous avons créé un accès pour les poules vers l’extérieur dans le bas de l’abri de jardin en coupant un trou.

Le sol étant en béton, il est relativement facile à nettoyer, mais le bois cache les petites bêtes indésirables et nous ne sommes pas à l’abri d’une invasion de poux rouges. Pour contrer cela, nous passons le poulailler au chalumeau lors de la découverte d’une grosse invasion de poux, pour ensuite traiter avec un paillage en tanaisie.

Il existe également des produits préventifs naturels à base d’huiles essentielles. Ils apportent en plus une bonne odeur dans le poulailler. On peut également utiliser régulièrement de la terre de diatomées, à saupoudrer sur le sol et les poules.

Les productions d’une poule

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, une poule produit beaucoup plus de choses que des œufs.

Parmi les productions exploitables directement par l’homme, on peut lister :

  • les oeufs (en moyenne 1/ jour / poule)
  • les poussins
  • la viande
  • les excréments
  • les plumes (si vous voulez rembourrer des tissus après désinfection par ex)

Mais ce n’est pas tout, une poule produit également : du CO2 et des odeurs nauséabondes.

Cela ne parait rien, mais etre conscient de ces deux derniers points peut faire la différence sur l’engouement que vous aurez à maintenir votre poulailler au jardin fonctionnel.

Pour employer les œufs et la viande, pas trop de souci. Mangez les !

Si vous voulez manger de la viande, il vaut mieux avoir un coq pour féconder les poules qui pourront dès lors produire des poussins (si elles décident de couver les oeufs). Personnellement, nous employons une couveuse électrique afin de garantir l’éclosion des œufs, les poules ne voulant pas toujours couver quand nous le souhaitons :).

Si vos poules produisent beaucoup d’œufs et les couvent, vous pourriez avoir trop de poussins, ce qui entrainerait une pression trop importante sur le milieu : trop de saletés, besoin excessif en nourriture , trop de parasites, etc… Vous seriez donc forcé de devoir abattre vos pensionnaires, et cela même si l’idée n’est pas toujours plaisante.

En plus de leurs productions, nous utilisons les poules comme des nettoyeuses : dans le verger, dans une parcelle qui doit être désherbée, … Mais attention, là où passent les poules, TOUT est gratté et mangé …

Que faire des crottes de poules ?

La crotte des poules est un engrais excellent pour vos légumes. Attention toutefois à le mélanger à de la matière sèche (paille, copeaux de bois) ou à le composter quelques mois avant de l’utiliser au jardin.

En hiver, nous l’employons comme couvre sol en plus de nos couvertures végétales en veillant à bien répartir les doses de façon uniformes et légères. UN gros tas d’excréments va déséquilibrer le sol.

Au printemps, vous pouvez dissoudre la crotte dans de l’eau pour en faire un purin. La crotte de poule étant très très riche en azote, il faut bien le diluer (concentration : 1/20), ce qui évitera de bruler vos cultures.

Notez que les betteraves sembleraient prendre un gout infect avec le purin de poules. Privilégiez les légumes feuilles comme les salades pour éviter ce problème.

Comment optimiser le placement de son poulailler au jardin ?

En sachant que l’odeur d’un poulailler en plein été n’est pas toujours des plus reluisantes, il n’est pas souhaitable de le coller à votre maison.

Il n’est pas non plus recommandé de le placer bien au fond de votre jardin trop loin de votre habitation, car vous devrez aller chercher les œufs et nourrir vos poules tous le jours.

Imaginez : un poulailler à 200m x 2 (aller- retour) x 365 jours / an, cela fait 146 km à parcourir tous les ans :).

Il faut donc le placer relativement proche de votre habitation et de préférence, séparé par une haie pour éviter les odeurs. A 10m, les odeurs ne vous poseront plus trop de problèmes.

N’oubliez non plus l’accès à l’eau : soit vous pouvez utiliser l’eau récoltée d’une toiture ou prévoir votre poulailler proche d’un accès à l’eau.

Amener les poules dans le jardin pour bénéficier de leurs services ?

Les poules qui pourront accéder à votre jardin potager vous rendront des services inestimables. Elles fertiliseront le sol par leurs déjections, mangeront la vermine excédentaire, …

Mais attention, elles mangeront également vos légumes. Pour éviter ce problème, nous donnons un accès total aux poules en début de printemps aux bandes potagères non encore semées, et un accès au verger en octobre et quand nous avons besoin qu’elles y fassent du nettoyage.

lâché de poules dans les bandes potagères en fin d’hiver

Elles peuvent égalent épandre le compost au jardin passivement par leur action de grattage. Mais cela prend du temps !

Pour mener vos poules au jardin, donnez-leur l’accès au potager ou au verger grâce à des couloirs en grillage permanent (1 m suffit amplement) et à un système de portes que vous fermerez et ouvrirez en fonction de vos besoins.

Il existe des filets à poules déplaçables, mais nous ne recommandons pas cette solution en raison de la lourdeur logistique et de la fragilité du matériel.

Combien de poules ?

Le nombre de poules est une question importante, surtout si vous ne voulez pas manquer de nourriture ou en avoir de trop.

La première année, 3 poules suffiront pour une famille de 4 personnes.

Si vous voulez un coq pour fertiliser les oeufs, il faut environ 5 poules afin d’éviter que les poules soient sursollicitées par le coq.

Avec le temps, les plus veilles poules diminuent leur rythme de ponte. Si vous n’êtes plus satisfait de la production, vous pouvez les abattre pour les consommer et les remplacer.

Si, comme nous, vous souhaitez offrir à vos poules une fin de vie naturelle, il vous faudra donc en introduire de plus jeunes en plus des anciennes pour maintenir une production d’œufs régulière dans votre poulailler au jardin.

Après 4 ans, nous fonctionnons avec 5 ou 6 poules (des plus jeunes et des plus vieilles) pour maintenir notre production d’œufs, avec souvent des surplus d’oeufs à partager au printemps.

Ces chiffres varient en fonction des saisons et des races de poules.

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